Une vente de statuettes nigérianes fait polémique, ravivant le débat sur la restitution des oeuvres à leur pays d'origine

 

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Rappelez-vous, le vendredi 12 juin, une oeuvre a été arrachée de son socle au musée du Quai Branly, par des militants dénonçant la dépossession de l'Afrique de ses richesses. Ils estimaient que ce bien avait été volé par la France pendant la colonisation. Le débat sur la restitution des oeuvres continue à faire rage : une commission nationale nigériane a demandé la suspension d'une vente de statuettes à Paris au sein de la société Christie's, qui auraient été dérobées pendant la guerre civile du Biafra (1967-1970), selon elle, en exigeant des compensations. Mais Christie's a rejeté, fin juin, cette requête, arguant que les objets de la vente ont été obtenus de manière légale.





Ces fameuses statuettes igbo qui font tant parler d'elles étaient estimées entre 250 000 et 350 000 euros et ont été vendues 212 500 euros à un acheteur via Internet. Christie's assure que ces objets ont déjà été vendus publiquement, en 2010, lors d'une foire internationale. Avant cette date, elles faisaient partie de la collection privée de l'ancien conseiller de Jacques Chirac sur les arts premiers, Jacques Kerchache. «Il n'y a pas de preuve» que ces statuettes Igbo «aient été soustraites à leur lieu d'origine par quelqu'un qui n'était pas du lieu», selon la maison de ventes.

Ce n'est pas la première fois que Christie's est confrontée à cette problématique : elle a déjà retiré de son catalogue en ligne des lots datant de la Rome et de la Grèce antique, qui proviendraient de trafics d'antiquités, au mois de juin. Un ancien archéologue de l'Université de Cambridge, Christos Tsirogiannis, a reconnu parmi ces objets un lièvre en marbre volé par Gianfranco Becchina, condamné en Grèce pour trafic illégal d'antiquités. La société Christie's assure que le nombre d'oeuvres d'art pillées puis vendues lors de ventes aux enchères est très faible et que cette situation reste peu fréquente.


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