Exposition Pierre Soulages au Musée Fabre de Montpellier

MUSÉE FABRE - Montpellier
Jusqu’au 4 janvier 2026

 

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C’est un dialogue avec l’absolu. Pierre Soulages n’a pas peint le noir : il l’a travaillé, affronté, retourné jusqu’à ce qu’il devienne lumière. Ce noir-là réfléchit. Il absorbe. Il sculpte l’espace. Et c’est autour de ce paradoxe vibrant que le musée Fabre consacre à l’artiste une rétrospective magistrale, deux ans après sa disparition. Sur plus de 1000 m²   – du plateau d’exposition temporaire à la salle 48, jusqu’à la salle Soulages au sommet du musée – plus d’une centaine d’œuvres retracent une vie entière de création : toiles, papiers, cuivres, bronzes, mais aussi photographies, documents, archives. Le tout réuni grâce à de nombreux prêts prestigieux (Rodez, Orsay, Centre Pompidou, Jacquemart-André, Genève, La Haye…).





Le parcours s’articule autour de six sections thématiques, qui plongent au cœur de son vocabulaire plastique : la matière, le rythme, l’écriture, la verticalité, le clair-obscur. Mais surtout, la lumière – cette lumière qui traverse la surface, qui ne vient pas du dehors mais du fond même de la peinture. À travers ces cheminements, des confrontations silencieuses s’opèrent. Non des hommages, mais des éclats d’échos. Rembrandt. Cézanne. Zurbarán. Van Gogh. Mondrian. Hartung. Michaux. Zao Wou-Ki. Soulages les a regardés, admirés, parfois cités. L’exposition les fait entrer dans la conversation – pour mieux souligner ce qu’il a poursuivi seul : un espace mental, brut, dépouillé de tout sauf de la lumière.

Et puis il y a la salle Soulages. Inaugurée en 2005, elle reste intacte. On y entre comme dans un lieu de silence. Les toiles suspendues y pèsent autrement. Elles imposent un vide plein, un souffle. Enfin, un film rare de Jean-Michel Meurice (1981) livre un témoignage précieux, et un dispositif de réalité virtuelle, porté par la voix de l’artiste, permet de « voir » la peinture comme jamais : de l’intérieur. Une exposition majeure. Un dernier face-à-face. Pas un adieu. Un temps suspendu avec celui qui, mieux que tout autre, a fait de la lumière une matière à penser.

MUSÉE FABRE
Jusqu’au 4 janvier 2026
39 boulevard Bonne Nouvelle, Montpellier


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